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En collaboration avec Positive Life Festival, un festival culturel pour créer de nouvelles représentations de la vie avec le VIH.

VU.CH, l’art à l’hôpital, propose un parcours d’expositions sur cinq lieux, qui s’intéresse au textile comme support de mémoire et de revendications à l’image du Patchwork des noms (AIDS Memorial Quilts).
La fabrication de quilts – dans ce contexte, une courtepointe ou un « patchwork » conçu en mémoire des personnes décédées des suites du SIDA – devient un moyen de militer pour les personnes concernées et leurs proches. De même, les artistes et militant·e·s ont joué un rôle crucial en produisant un langage formel caractérisé notamment par une poésie du slogan qui dénonce les responsabilités de la collectivité par rapport à un vécu plus intime.

SUPPORT peut se comprendre à la fois comme supporter, dans le sens d’endurer ou soutenir, mais aussi comme porter une maladie ou un message. SUPPORT marque ici sa volonté d’appuyer son lien au matériau, de la broderie aux banderoles, qui s’inscrivent dans une histoire du textile comme un moyen d’expression et de luttes, mettant en évidence des sentiments et des équilibres précaires.

SUPPORT fait un pas de côté en exposant des œuvres textiles qui ne traitent pas directement du VIH. La lecture de ces œuvres s’en trouve néanmoins augmentée. Ainsi la Life Jacket d’Isabelle Krieg évoque les notions de prévention, de protection et de survie. Les mots inscrits sur les linges de cuisine d’Ifé Niklaus viennent éprouver les conventions. Lors de sa résidence, Rafael Kouto produira de nouvelles pièces à partir de vêtements et textiles ayant déjà une histoire, une façon de questionner la mémoire et l’identité. Si le feutre textile, utilisé par Léa Belooussovitch pour produire du flou, aborde l’impact des images médiatiques et si le satin des courtepointes de Xénia Lucie Laffely évoque une pensée fluide, le dégradé visible à l’ESPACE CHUV invite les publics à atténuer les lignes de démarcation pour mieux habiter collectivement les luttes relatives à la construction du tissu social.

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SUPPORT 1

Xénia Lucie Laffely
Voir les chardons brûler

POUR LES GENS PRÉSSÉS
C’est avec le tissu que Xénia Lucie Laffely réalise ses œuvres. Elles sont franches et parfois dérangeantes. Pourtant, l’artiste porte un regard bienveillant sur le corps et rappelle qu’un statut – social ou lié à une maladie – ne nous définit jamais pleinement.
Le tissu se décline ici entre : le tissu comme textile (la matière), le tissu comme organe (la peau) et le tissu comme banderole (un support pour diffuser des idées). L’évocation des textiles d’intérieurs (le rideau) marque la frontière entre l’espace domestique et l’espace public.

Pour aller plus loin
L’ensemble de la production de Xénia Lucie Laffely témoigne de la vision d’un monde perméable où chaque être humain, matériau, concept est traité avec le même engagement et la même sagesse, au sens où l’artiste ne se laisse jamais enfermer par les habitudes. Ainsi, les catégories, celles des arts appliqués et des arts visuels, ne font pas sens pour appréhender ce travail, pas plus que la frontière entre art et militantisme.
Le textile est un moyen de lutte, un support envisagé pour montrer ce qui est moins admis. Xénia Lucie Laffely interroge les critères de beauté relatifs aux représentations, notamment du corps. La nécessité de nommer la fragilité d’un statut se traduit par l’urgence de la montrer de façon frontale, parfois dérangeante. Il s’agit d’employer les formes et les couleurs pour briser les silences et déconstruire les modèles dominants relatifs notamment aux politiques identitaires. Sans la présence du texte, Xénia Lucie Laffely produit des œuvres textiles à l’image du quilt : une courtepointe conçue en mémoire des personnes décédées des suites du SIDA. Les tissus, qui cachent ou protègent, fonctionnent aussi comme des extensions du corps, une métaphore de la peau. Dans cette installation, les drapés font dialoguer les œuvres qui traitent autant de la sphère privée que publique, une façon de souligner la pensée fluide de l’artiste.

WORKSHOP

Le Canard des enfants-philosophes :
Action philo-graphique pour une médiation de l’exposition Voir les chardons brûler de Xénia Lucie Laffely

Avec Céline Ohannessian, animatrice d’ateliers philo & Émilie Renault, animatrice d’ateliers graphiques, pour les usagères et usagers de la pédiatrie

Mercredi 13 septembre et mercredi 29 novembre de 14h à 16h30

Espace CHUV


Bâtiment hospitalier principal
Hall d’entrée
Rue du Bugnon 46
1011 Lausanne

Jusqu’au 3 décembre 2023


Ouvert au public en tout temps


VERNISSAGE


Jeudi 6 juillet 2023
à 18h

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SUPPORT 2

Rafael Kouto
Lean on the memories of my disappearing bodies.

Les RÉSIDENCES VU.CH à l’ESPACE CERY proposent un espace de travail, d’échanges et d’exposition à un ou une artiste professionnel·le. En fréquentant cet espace, situé à proximité des Ateliers de réhabilitation, les publics prennent part à la vie culturelle de la région, favorisant l’inclusion sociale et le rétablissement.

Le partage, la valorisation et la transformation sont au cœur de la démarche artistique de Rafael Kouto. Les valeurs véhiculées par ces termes font écho avec celles des activités des Ateliers de réhabilitation où l’artiste sera en résidence.
C’est en se servant de vêtements et textiles déjà existants que Rafael Kouto produit de nouvelles pièces qui révèlent sa double identité suisse et togolaise, mais aussi, de façon plus large, sa volonté réassembler et de rassembler.

Dans ses collections antérieures, les références au wax se mélangent à celles des représentations visuelles psychédéliques et la présence du sac à main est aussi importante que celle de la corde qui sert à nouer certaines tenues traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest.
L’upcycling, où le vivant et le non-vivant sont pris dans un même cycle, consiste à ajouter de la valeur à un matériau par son réemploi, s’inscrit dans une vision du monde durable en tant qu’alternative à la fast fashion.

Espace Cery · 1


Ateliers de réhabilitation
Route de Cery 12
1008 Prilly

Artiste en résidence


RENSEIGNEMENTS


Isabelle Cuche-Monnier
Médiatrice culturelle
079 556 05 43

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SUPPORT 3

Isabelle Krieg
Life Jacket

POUR LES GENS PRESSÉS
Enfilées les unes sur les autres, du vêtement d’un nouveau-né à celui d’un adulte, les vestes tiennent debout, comme si elles étaient encore habitées.
Une sculpture à l’image du passage de l’enfance vers l’âge adulte et de la construction de l’identité qui est liée à la somme de nos expériences vécues.
Cette Life Jacket nous rappelle que l’habit est parfois intimement lié à des questions de vie (littéralement veste de vie) ou de survie (gilet de sauvetage).

Pour aller plus loin
Life Jacket (gilet de sauvetage) révèle la notion de vie ou de survie dans son sens premier et évoque les mouvements migratoires de celles et ceux dont les voyages en mer sont trop souvent fatals. Cet équipement comme l’habit est aussi un moyen pour lutter contre le froid et un espace à soi, un territoire.
Life Jacket est à la fois une métaphore de la construction identitaire liée au vêtement et celle de la croissance de l’enfant vers l’âge adulte.
Des vestes enfilées les unes sur les autres rappellent les différentes tenues portées au cours d’une vie : de l’uniforme aux vêtements choisis, style classique, glamour ou fashionista, qui représentent non seulement le goût de celle ou celui qui les revêt, mais aussi ses valeurs.
Penser Life Jacket dans le contexte du parcours d’expositions SUPPORT, c’est aussi rendre hommage aux luttes des militantes et militants des années 80 et 90, qui revendiquent des campagnes officielles de sensibilisation, notamment par rapport à l’utilisation du préservatif, seul moyen connu de l’époque pour éviter la propagation de l’épidémie. Le dispositif d’exposition invite l’audience à s’asseoir pour consulter des ouvrages afin de se remémorer l’histoire du VIH et ses liens avec l’art. Cette forme jaune peinte sur les cimaises, comme un ruban élastique en tension, évoque le textile, la nécessité de rassembler, mais aussi une forme d’énergie nécessaire pour créer de nouvelles représentations.

WORKSHOP

Opération Ruban Rouge par Positive Life Festival accompagné d’Isabelle Sentis de La Fabric’Art

Samedi 7 octobre de 11h à 13h
ESPACE MERCERIE
Rue Mercerie 22 – Lausanne

Inscriptions recommandées : vu@chuv.ch


Atelier crochet par Emma Lucy Linford

Samedi 14 octobre et samedi 28 octobre de 11h à 13h
ESPACE MERCERIE
Rue Mercerie 22 – Lausanne

Inscriptions recommandées : vu@chuv.ch

Espace Mercerie


Rue Mercerie 22
1003 Lausanne

5 octobre – 3 décembre 2023


Ouvert tous les samedis
de 11h à 14h


VERNISSAGE


Jeudi 5 octobre 2023 à 18h

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SUPPORT 4

Ifé Niklaus
<<¬``´^-__) :; =//··

Des mots coupés en deux offrent une signification différente et une étude du sens imaginaire.

Les mots fonctionnent comme des slogans sur les linges de cuisine qui font office de bannières et dont la symbolique peut suggérer la lutte féministe. Ifé Niklaus provoque une tension entre le langage et sa codification, entre les mots et l’intonation ou l’intention. Cette séparation graphique remet en perspective le sens commun des mots tout en rappelant qu’il s’agit de conventions. L’artiste déjoue également ce qui est attendu du titre : la ponctuation devient un élément visuel et avive la notion de jeu relative à une sémantique personnelle à l’artiste.

Bibliothèque universitaire de médecine


CHUV/BiUM
Chemin des Falaises 2
1005 Lausanne

Jusqu’au 3 décembre 2023


Lundi à vendredi de 8h à 22h
Samedi et dimanche de 9h à 21h

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SUPPORT 5

Léa Belooussovitch
Nairobi, Kenya, 8 juillet 2014

Une photo de presse reproduite et floutée par le geste du dessin sur du feutre déstabilise immédiatement pour ce qu’elle cache et révèle.

Difficile d’échapper au leurre de la douceur des couleurs et du matériau. Seule la lecture du titre, Nairobi, Kenya, 8 juillet 2014, évoque un autre registre : des scènes de drames, de guerres ou d’attentats, que le flou ne cherche pas à cacher, mais donne à voir autrement et questionne.
Par sa matérialité, le feutre, qui protège et isole, participe à donner corps à l’image et à diffuser le trait du crayon. Le geste de l’artiste se doit d’être répété, et frotté, devenant presque un acte de soin ou de mémoire. Une image évanescente, dont le processus de fabrication rejoue avec lenteur ce que la photographie a capturé en une fraction de seconde, permettant de ramener de l’humain et de l’éthique, tout en interrogeant, avec subtilité, la tangibilité et le rôle des images.

Hôtel des patients


Avenue de Sallaz 8
1005 Lausanne

Jusqu’au 3 décembre 2023


Ouvert en tout temps